Home 2012 18 Novembre FRANCIA. E’ TEMPO D’ABBANDONARE L’AUTONOMIA DI FACCIATA DELLE UNIVERSITÀ
FRANCIA. E’ TEMPO D’ABBANDONARE L’AUTONOMIA DI FACCIATA DELLE UNIVERSITÀ PDF Stampa E-mail

Il est temps de sortir de l'autonomie de façade des universités françaises. Le discours incantatoire autour de l'autonomie est d'autant plus paradoxal que les universités ne disposent d'aucune autonomie réelle dans la définition de leur mission et de leur organisation pédagogique. Il serait temps d'admettre qu'on recrute mal les universitaires en France et que ce défaut majeur est à l'origine d'un formidable gachis, humain et financier. La question la plus grave est bien sûr celle de l'entrée en première année universitaire. Dans un contexte où tous les autres cursus de formation ont le droit de choisir leur public à l'entrée, l'université joue un rôle de «voiture-balai», chargée de prendre en charge ceux qui n'ont pas trouvé de place ailleurs.
L'hypocrisie est à son comble quand, au motif que le baccalauréat reste légalement le premier titre universitaire, on demande aux universités d'accueillir tous les titulaires d'un baccalauréat technique ou professionnel, alors que ces diplômes n'ont jamais été conçus dans la perspective d'une poursuite d'études à l'université et que l'on sait que les deux tiers des bacheliers technologiques et les neuf dixièmes des bacheliers professionnels n'accéderont jamais en troisième année de licence.
Il est illusoire de croire, comme on le «serine» régulièrement, qu'il suffirait d'encadrer plus strictement les étudiants de premier cycle pour régler le problème de l'échec en première année.
L'échec en premier cycle universitaire n'est que la plaie apparente d'une pathologie qui relève de l'ensemble du système français d'enseignement supérieur et de son articulation avec l'enseignement secondaire, c'est-à-dire du statut du baccalauréat, qui est plutôt un certificat de fin d'études secondaires.
Dans l'immédiat une solution simple et applicable consisterait à autoriser les universités à définir leurs exigences pour l'entrée en première année. En contrepartie, elles auraient l'obligation d'ouvrir un cycle de remédiation («année zéro»), sanctionné par un examen terminal, pour le public jugé dans l'incapacité de suivre avec profit un premier cycle universitaire. Nous pensons toutefois qu'il s'agit là d'une base incontournable pour tenter une inflexion de la trajectoire actuelle. Sans cette inflexion, on assistera à l'approfondis sèment d'un dualisme déjà bien installé de l'enseignement supérieur français, entre un secteur sélectif, de plus en plus souvent privé, et une université publique en train de devenir «l'université des pauvres».
(Fonte : Le Monde 25-10-2012)